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la grande nuit

« Là, y’a eu le grand froid qui a commencé. Il commence à faire très froid pour nous le soir. »
Muriel Menot

« La Grande nuit », c’est le nom qu’ont donné les membres du Recueil social à ces maraudes nocturnes, entre 23h30 et 6h du matin, dans les souterrains des métros et du RER.

Chaque année, 365 jours et nuits par an, les agents de la RATP parcourent les souterrains, à la rencontre des dormeuses et dormeurs d’en bas – des dizaines en été, des centaines en hiver, entre 150 et 300 personnes selon le froid. Des hommes pour la plupart et quelques femmes.   

Un Atelier de création radiophonique signé Sarah Lefèvre et Adrien Chevrier, réalisé par Céline Ters
- Une Expérience en son immersif, à écouter de préférence au casque en cliquant sur ce lien.

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© Sarah Lefèvre

Muriel Menot, à la rue depuis douze ans, dort sur le quai du RER A, à Nation ; Patrick travaille « dans le noir » depuis son arrivée en France ; Pablo a manqué de se suicider lors d’une nuit de tournage ; un ancien légionnaire s’est invité aux micros ; Dominique, ancien pâtissier a trouvé refuge sous la terre en attendant de toucher les aides sociales et sa retraite. 

 

José et ses collègues ont 26 places par nuit à proposer pour La Chapsa, un centre d'hébergement à Nanterre. Pour les autres, il faut négocier avec le 115.

La Grande nuit est une traversée souterraine dans le métro de Paris. Elle rassemble sept nuits de maraudes, au creux de l’hiver, pour tenter de raconter les vies et les espaces du dessous.

 

« Dès qu’on se réveille, on pense qu’à ça ; on n’a pas d’autre pensée. [...]

Tous les jours, c’est comme ça. Même si on a faim, on sent pas la faim. [...] 

Où on va dormir le soir ? Où on va dormir le soir ? Où on va dormir le soir ? »

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© Sarah Lefèvre

 

Nation. D’abord, dans le RER, sur le quai immense de la ligne B, en direction de Marne-La-Vallée. Des dizaines de personnes vivent et dorment là. Avant (au début du tournage), il y avait les fauteuils sous lesquels, en glissant les jambes, recroquevillé.es, on pouvait dormir. Depuis, les fauteuils ont été murés. Il faut dormir par terre, à même le sol. 

Ensuite, remonter dans le bus du Recueil social qui amène les un.es et les autres à Nanterre. 

Enfin, redescendre dans les souterrains, après la fermeture et le dernier métro. Rouvrir les grilles fermées. D’autres bruits ; la nuit plus noire. Celles et ceux qui restent et vivent sous Paris. 

 

Ces voix composent cette Expérience.

Les séquences et ambiances ont été tournées en son immersif. 

Le métro, la nuit, est aussi un personnage - celui qui grouille, tremble, gronde. 

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© Sarah Lefèvre

Avec (dans l’ordre d’apparition) : Muriel Menot, José, Franck, Dominique Serinet, Patrick, Rogerio et d’autres femmes et hommes qui vivent et dorment à la rue.

 

Musique originale : Maxime Chaput-David (Handpan) et Augustin Viard (guitare et Ondes Martenot)

 

Prise de son immersive : Ivan Charbit (croix IRT) et Frédéric Changenet (MMAD), avec l’aide de Lucas de Rodes au studio 104.

 

Mixage : Guillaume Ledu

 

Réalisation : Céline Ters

 

Un Atelier de Création Radiophonique (ACR) d’Adrien Chevrier et Sarah Lefèvre pour l'Expérience, France Culture

Merci à Véronique Brocard un matin. 

Merci plusieurs nuits à Johanne Rosier, Maria Mellouli, Gabrielle Guillet et Grégoire Caffin le Dû. 

Merci toutes les nuits à l’équipe du Recueil Social : ​​Sibylle, Felipe, Sylvain, Philippe, Hervé, Franck, Mohammed, Sidney, Samuel, José.

Merci l’après-midi à La Maison dans la rue (Nation) et à La Cassette (Aubervilliers) du collectif Transmission.

 

© Sarah Lefèvre

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